2ème séjour à Enamino - Partie 1
C’est pour la nouvelle année que nous avons choisi de retourner au parc de Loango avec Philippe du camp Enamino. Est-ce les bonnes résolutions qui nous ont poussées à commencer 2012 par des vacances au cœur de la nature ? C’est sûr que décrocher un peu ça détend... Nous sommes donc partis tous les quatre, Jacqueline et Patrick (les parents d'Anne-Laure venus nous rendre visite pour les fêtes), Anne-Laure et moi pour 4 jours à la découverte du Gabon !
Cette fois ci nous sommes partis en pirogue (merci encore à JB et Cathy !) serpenter sur les rivières toujours aussi vierges. 120 km à travers la mer, les estuaires, les rivières bordées de mangroves ou de grands arbres puis pour finir les paysages lagunaires du Fernand Vaz ! Cette route, c’est vrai qu’on commence à bien la connaitre, mais on y voit toujours de nouvelles choses. Iguanes, singes, crocodiles, lamantins, pélicans... cette fois ci se sont plein d’oiseaux qui nous ont accompagnés durant le trajet. Les vacances ont donc commencé dès le départ de POG : le 1er janvier, 12h00 !
Arrivés à Omboué, Philippe nous a accueillis. Nous avons confié le bateau à One, un réparateur de bateaux qui en a pris grand soin, puis nous avons rejoint le camp pour nous reposer un peu du trajet, mais surtout de la veille... A notre grande surprise nous avons retrouvé une trentaine de militaires qui avaient élus domicile dans le camp pour fêter aussi la nouvelle année. Heureusement ils ont su rester discrets, car nous sommes quand même venus chercher le plus grand calme : pas de téléphone, pas d’électricité, pas de bruit, bref, le retour aux sources !
Allez, au dodo, le lendemain sera une belle journée !
Le premier jour, nous sommes partis faire « un tour de lagune » à la recherche des éléphants. Coup de chance, c’est seulement au bout de quelques minutes que nous voyons les premiers « assalas ». Première approche pour les beaux parents : comment faire pour ne pas les effrayer, pour ne pas se faire charger ? Patient, Philippe nous explique le minimum vital pour survivre en forêt.
Nous prenons vite le pas : pourquoi Philippe est pieds nus et pas nous ? Allez, hop hop hop, on laisse les chaussures dans le bateau et on commence à habituer nos pieds au piquant des herbes rases des brulis. Deuxième éléphant. Ils sont deux : la mère et son petit. Superbe, cela se passe même de commentaires !
Nous avons poursuivi notre route dans cette grande plaine, en faisant quelques brèves incursions dans la forêt.
Puis nous avons rejoint la pirogue pour nous rendre à la tanière des hippopotames ! Ce matin là, la lagune était d’un grand calme. Ni vent, ni vague. Nous nous sommes approchés tout doucement, à la rame. Curieux ou inquiets, les hippos immergés totalement (car il faut le savoir, se sont de très bons nageurs), sortaient leur tête régulièrement pour nous observer. Les sons de leurs expirations puissantes étaient seuls à venir troubler cette quiétude.
Pour le repas de midi, nous avons fait comme tout le monde, nous protéger du soleil. Nous avons rejoint la passe d’Iguela pour un petit pique nique et une longue sieste à l’ombre des palétuviers.
Ce n’est qu’après la digestion que nous avons découvert le petit bout de plage jonché de traces d’animaux : éléphants, serpents, buffles, crabes et sûrement d’autres bébettes !
Au retour en pirogue vers les terres, nous avons aperçu un groupe de singes qui sautaient d’arbre en arbre. Des singes quoi !
Puis Philippe nous a amené dans un endroit qui m’a beaucoup ému : le lieu où les esclaves travaillaient pour préparer leur trajet vers leur destination finale. Ecumant les fonds de lagune de la multitude d’huitres qui les jonchent, ils les faisaient sécher pour avoir de quoi survivre pendant le voyage qui les attendait. Il reste à ce jour encore des dizaines de tas de coquilles d’huitres vides, signe d’un passé d’une injustice certaine.
Ce n’est que quelques minutes plus tard que nous avons fait une merveilleuse rencontre avec un éléphant. A la sortie d’un bosquet, celui ci ne nous avait pas vu. Nous, cachés un peu en retrait, il s’est déplacé vers nous, s’est rapproché, toujours un peu plus jusqu’à se douter de quelques chose. Lorsque nous n’arrivions plus à faire rentrer l’éléphant en entier dans l’objectif de l’appareil photo, c’est là que nous avons pris conscience qu’il était proche ! Heureusement Philippe l’a fait changer de direction illico presto afin de ne mettre en danger personne.
Juste après, on a vu un éléphant à 5 pattes. Si si, regardez bien ;-)
Et encore quelques minutes plus tard, c’est avec un bousier et sa boule de bouse que nous avons fait une rencontre digne des meilleurs personnages Disney ! Faut le voir faire, on dirait qu’il est totalement maladroit avec son bagage...
Nous avons terminé la promenade par une escapade en forêt où nous avons vu des arbres centenaires. Philippe nous a bien entendu commenté tout ce que nous pouvions voir, en particulier la laine de fromager, un arbre bien connu ici !
Sur le chemin du retour, nous avons demandé à Philippe de nous déposer au campement de la Fondation Liambissi. Il s’agit d’une structure scientifique qui accueille régulièrement des chercheurs au Gabon. Nous voulions voir l’éclosion des bébés tortues, mais ce n’était pas l’heure... Dommage ! la longue promenade sur la plage pour rejoindre le campement Enamino quelques km au Nord nous a ouvert l’appétit pour les bons petits plats préparés par nos hotes !
A bientôt pour la 2ème partie de nos aventures...
Ecrit par Grégoire, illustré par les photos de Anne-Laure
Le site d'Enamino: ici
L'article de notre 1er séjour à Enamino: ici